Présentation
Cette série brèche du verbe résulte d'une observation, dans différentes villes d'Europe, de la solitude des matières, des bâtiments, des gens. De lieux désaffectés en lieux abandonnés, laissés en un instant, sidérés, de gens inconnus à la recherche de verbes introducteurs de parole, de mots laissés en suspens dans la matière, dans la pierre ou le mobilier urbain, rien ne semble subsister, et pourtant, la photographie vient ranimer un feu, un point de détail qui se réveille soudain et enflamme le reste, crie son envie de vivre et de courir dans les rues, d'animer les jambes désarticulées d'une vitrine et de parcourir les muscles, les vaisseaux, la pierre, les pavés. Prendre un train désert et sur les rails imaginer le verbe infini qui donne l'élan, claque des doigts pour donner un rythme, et dit le verbe partir, libre, franchir le seuil et seuillir au loin, en musique verbale franchir les portes et déplacer les cloisons sur l'image. La lumière donne le ton, et de sa voix douce, fait vibrer la peau des mains et des joues, le métal liquide, la pierre à peine endormie. Le verbe, dans sa brèche affective, se met à aimer follement, il tombe amoureux pour de bon, il s'engouffre et respire. Le verbe seuillir est né.
Aperçu de la série
01
Seuils

02
Dissoudre des seuils

03
Chambre du seuil amoureux

04
Homme-solitude, soupe du seuil braisé

05
Traversée #compartiment2

06
Issue du verbe seuillir

07
Légère inclinaison du seuil

08
Porte donnant sur seuil de mots

09
Chambre du désamour passé

10
Round mot en main

11
Recherche seuil seul

12
Seuil à deux voix

13
Seuil à multiples

14
Brèche du verbe
